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'Dé dix' :

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Le bruit de sa dague tombant sur le sol se répercuta tout contre les parois rocheuses de l’ombre terre, pareil à un écho. Elle s’était remise dans sa position initiale, dos contre pierre, tentant de se fondre à l’intérieur du mur. Son cœur battait la chamade, tandis qu’elle tentait de toute sa volonté de maîtriser les tremblements de la main qui rangeait la dague à sa ceinture, à sa place initiale. Milles questions la taraudaient. Elle ne pouvait savoir si on l’avait repéré, même si ça conscience lui soufflait vaguement la réponse. Le bruit avait été trop strident, trop fort dans cette ode de calme si dangereuse. Tiraillée par ses hésitations, elle ne pu s’empêcher de rejeter un coup d’œil en direction du groupe qu’elle avait auparavant distingué. Lentement, calmement, elle se pencha en direction du tunnel, des mèches de cheveux blonds lui chatouillant la joue, s’en qu’elle ne s’en aperçoive. A peine avait t-elle esquissa ce geste qu’un silhouette plus grande que ce qu’elle s’était imaginé s’était déjà rapproché d’elle, à telle point qu’elle eu un mouvement de recul instinctif bien qu’inutile en de telles circonstances. Les mains de la créature étaient déjà tendues vers elle, menaçantes. Sihläryn sentait sa fin arriver.

« Hephh »

Son souffle fut ravalé aussi vite, bloqué à l’intérieur de ses poumons, comme son corps se tétanisait. Une lumière intense illumina les contours de sa vision, la rendant plus impuissante qu’un animal blessé devant un prédateur. Ses membres ne lui obéissaient plus, et elle pu ressentir de nouvelle cette frustration si familière de ne plus être maîtresse de son propre corps. A leur entière merci, elle découvrit avec horreur qu’ils avaient préféré ne pas la tuer directement, et cela l’amena à penser à ce qu’ils pourraient faire d’elle. L’interroger, la torturer, s’amuser d’elle avec férocité ? Tout était possible, et avec la force du désespoir, elle continua de lutter contre cette gangue de tétanisation qui la retenait prisonnière, bien qu’il n’y avait plus aucun espoir.

Le plan avait parfaitement fonctionné. Iklaavatankar était passée devant et grâce aux indications de la prêtresse, elle était parvenue à localiser puis à neutraliser l'intrus. Désormais, une masse de chair inerte gisait inconsciente sur le sol de la caverne. La rafale sonique quoique désagréable à entendre n'en demeurait pas moins efficace.
"Allons voir qui nous avons capturé" chuchota Shinzenal tout en restant sur ses gardes.

Après tout, l'individu en question pouvait peut être simplement faire partie d'une avant garde d'un groupe plus conséquent. Il convenait donc de s'en assurer. L'examen rapide des lieux leur permit de constater que la personne en question était apparemment seule. La novice de Lolth s'approcha lentement et non sans appréhension du corps inerte qui gisait face contre terre. Elle retourna lentement le buste de la créature et découvrit le visage d'une humaine assez charismatique. Mais que pouvait bien faire une humaine en Ombre-terre et de surcroît dans un endroit aussi perdu et désolé que la cité de Dralmet? Se pouvait il que même certaines races de la surface soient au courant de la légendaire ville souterraine...
°Non impossible, ce doit être le fruit du hasard° maugréa Shinzenal, oubliant momentanément les facultés psychiques du flageleur mental.

"Il faut la réveiller et l'interroger. Vos facultés psyssssiques nous permettront de savoir si elle dit la vérité. N'est ce pas ma ssssère?" hasarda t elle à demander.

Shinzenal voulait, par cette dernière question, s'assurer qu'Iklaavatankar possédait bien le pouvoir de lire dans les esprits. C'était du moins les légendes les plus connues qui couraient sur les membres de sa race. Certaines matrones se servaient même de certains d'entre eux pour lire les pensées de leurs interlocuteurs afin de rapporter ensuite les véritables intentions de ceux ci. Une arme des plus redoutables dans le domaine politique qui par ailleurs permettait souvent de prendre l'avantage sur d'autres maisons drows...

Une fois l'humaine démasquée, la future prêtresse fouilla méticuleusement l'inconsciente qui avait osé les suivre et lui ôta toutes ses armes. Elle les donna à Iklaavatankar qui afficha une mine bien surprise, un peu comme si un lézard venait de trouver un couteau!
Il fallait maintenant la réveiller pour savoir ce qu'elle faisait là.
"Je pense qu'il vaut mieux que ce soit vous qui l'interrogiez car j'ai peur qu'elle ne comprenne notre langue: le commun des profondeurs. En revansssse, de par vos facultés mentales: vous, vous pourrez parvenir à établir une communication et peut être même savoir si elle est sincère ou non. Voici de mon point de vue les questions qu'il faudra lui poser:
- Qui est elle?
- Comment s'appelle t elle?
- Que fait elle ici et pourquoi est elle là?
- Pourquoi nous suivait elle et dans quel but?
- Connaît elle cette cité. Si oui comment? Si non comment est elle arrivée là?
- Est ce qu'elle est seule? Ou sont ses autres compagnons?
- Comment est elle parvenue à survivre en Ombre-terre?

Une fois qu'elle aura répondu à toutes ces questions et que vous me les aurez traduites en pensées, nous aviserons sur son sort. Qui sait? Peut être pourra t elle nous aider?"

Soudain, Shinzenal commença à gifler l'intruse pour la réveiller, l'interrogatoire allait bientôt pouvoir commencer. La main de Shinzenal frappa le front de l'humaine puis poursuivit sa course et heurta la paroi rocheuse. Et ce fut Shinzenal qui poussa un cri de douleur... Son ongle de l'index venait de casser et du sang commença à perler sur sa main.
"Aie!" s'exclama t elle, tout en affichant un visage des plus douloureux.

La douleur lui semblait si forte qu'elle tomba à terre tout en se convulsant, croyant qu'elle venait de se casser le doigt, voir le poignet...
°C'est un signe de Lolth qui a fait couler mon sang. J'ai surement dû frapper une envoyée de Lolth pour qu'elle me châtie pareillement° pensa t elle catastrophée par les conséquences de sa gifle...
La pauvre Shinzenal se roulait par terre de douleur tout en se massant le doigt le plus délicatement possible afin de faire partir la douleur insupportable qui l'affligeait. Le comique de la situation égalait à peine le ridicule affiché par la fille aînée Horlbar qui désormais se roulait dans la poussière et salissait ainsi ses habits de novice, son corps et ses cheveux.

P.S: 1D100 jet d'intimidation lié au charisme pour impressionner l'humaine. 98: échec critique! j'édite pour le fun!

P.S: ultime appel aux MJ qui souhaiteraient nous guider... J'aimerai qu'ils viennent: au moins l'un d'entre eux afin d'animer les rencontres dans le temple et aussi pour faire perdre 1 point de vie à la malheureuse Shinzenal qui s'est cassée un ongle. Oh la pauvre...
Merci d'avance

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'Dé dix' :

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La jeune femme cessa de se débattre lorsque l’elfe noire s’approcha d’elle, suffisamment pour qu’elle puisse distinguer ses traits délicats et entende sa voix, bien qu’elle n’en comprenne mot. Cette dernière procéda alors à une fouille méticuleuse de sa prisonnière, lui retirant ses armes les plus en évidence, mais omettant néanmoins la présence d’une petite dague bien trop dissimulée pour qu’on la lui soustraire. Hélas, cela ne suffit pas à redonner espoir à la roublarde, toujours entravée par ce système de liens magique, dont elle ne connaissait rien.
Ses yeux pouvaient rouler dans ses orbites, et son souffle circuler dans ses poumons, mais ses membres étaient tétanisés, comme engourdis par un froid tellurique.

Elle n’entendait plus la voix de l’elfe, seulement les battements sourd se son cœur, cette mélopée assourdissante qui martelait au sein de son corps meurtri. Les bruits aux alentours s’étaient effacés, pour laisser place à ces tamtam aux accents tribaux, annonciateurs de mauvaises choses…

L’elfe noire penchée sur elle commença à la gifler, et des larmes accompagnèrent ces gestes grotesques. Elles coulèrent sur ses joues et s’échouèrent dans son cou, brouillant sa vision et la rendant aussi soude qu’aveugle. Ce n’était guère des larmes de tristesse ou de joie, mais celles d’une émotion bien plus bestiale, celles de la rage, intense, tapie comme une bête noire enfermée au fond d’elle. Celle de ne pouvoir, à défaut de se défendre, s’exprimer.

Puis, tandis que la Drow semblait s’être fait mal en voulant de nouveau la châtier - ironie du sort ? – Sihläryn prêta attention à la créature tentaculaire qui l’accompagnait, et s’était imperceptiblement rapprochée d’elles, sans doute pour mieux assister au spectacle.
Outre son visage abominable, ses orbites profondes ne permettaient d’entrevoir aucune émotion, aucun sentiment qui puisse l’orienter sur ses pensées. La jeune femme voulut tourner le visage, pour se défaire de cette effroyable vision cauchemardesque, et même si son cou ne pu se tourner complètement, il lui permit néanmoins d’esquisser un faible rotation. Etait-ce réel ? Oui, ses paupières clignèrent frénétiquement, et elle pu même s’humecter la bouche. Un gémissement lui échappa. Le sortilège semblait s’estomper légèrement, sans lui rendre la possession de ses membres pour autant.

Un sensation bien moins agréable la prit totalement de cour. Une langue froide et électrique semblait s’être insinuée jusqu’à son cerveau, ouvrant des voies dont elle ignorait l’existence jusque là, violant ses pensées les plus secrètes, celles dont elle-même n’avait pas conscience. Il lui fallut un instant pour se remettre de ce choc et comprendre enfin les mots qui glissaient sur sa conscience.

« Quelle imprudence... Vous m'appartenez désormais. Déclinez votre identité et les raisons de votre présence. Si vous ne coopérez pas, alors je serais contrainte de vous trouver une autre utilité: il faut bien qu'une créature comme moi se nourrisse."

Elle exigeait une réponse. Non seulement, sihläryn ne voyait pas l’intérêt de mentir, mais elle se demanda si une telle créature, capable d’infiltrer les pensées de ses victimes, n’était pas en plus de cela tout à fait capable de discerner le vrai du faux.

Elle se racla la gorge, puis répondit à haute voix, sans trace de peur :

« Je vais coopérer. Sihläryn est mon nom, quand aux raisons de ma présence… »

Elle savait au fond d’elle que la réponse qu’elle fournirait était plus le fruit du mensonge que de sa propre conviction, mais elle ne pouvait faire autrement. Trahir la potentielle présence d’un ami – et plus – était au dessus de ses forces. Elle parvint à fournir la première chose qui lui vint en tête, et qui en plus d'être vraisemblable, avait une certaine part de vérité au fond. Qui ne désirerait pas s'échapper de ces galeries souterraines ? Pourtant, ce n'était ses réelles intentions, et elle savait qu'elle prenait un risque, en dissimulant la vérité.

« .. Je suis ici pour fuir le monde des ténèbres et retrouver la surface. »

Peut-être que la créature n’y verrait que du feu.

La douleur s'était enfin atténuée et Shinzenal ne se tordait plus de douleur par terre. Iklaavatankar avait sermonné la future prêtresse qui commençait tout juste à reprendre ses esprits et à retrouver toute sa raison.
Un sentiment de honte submergea Shinzenal qui ne savait plus trop quoi dire ni quoi faire, face à cette situation des plus délicate.
L'interrogatoire se passait au mieux et la dénommée Sihläryn semblait vouloir coopérer tant par souci d'opportunisme que par sagesse. La position de l'humaine n'était guère enviable: à la merci d'un illithid et d'une drow novice de Lolth, son espérance de vie devenait des plus réduite.
La fille aînée Horlbar décida de sortir de son mutisme:
" Etes vous prêtes à nous aider? Ensemble, nous pouvons survivre plus facilement et même explorer ces ruines de l'ancienne cité de Dralmet. Que connaissssez vous sur cette cité d'ailleurs?"

Shinzenal attendit un instant pour voir si l'humaine comprenait son langage, dans le cas contraire, Iklaavatankar se ferait une joie de traduire la question puis de lui communiquer la réponse.
Malgré le fait que Sihläryn appartenait à une race inférieure, cette petite créature avait cependant le bon goût d'être une femme: un atout précieux pour la survie...
"Si vous nous aidez, je vous escorterai afin de rejoindre la surface" mentit elle à dessein.

Après tout, les humains constituaient de parfaits esclaves grâce à leur bonne dextérité ainsi que par leur finesse d'esprit bien supérieure aux races goblinoïdes. Et puis cette renégate était surement une ancienne esclave en fuite qui cherchait à regagner la surface et son maudit soleil pour vivre parmi les siens en toute liberté. Il fallait donc tenter de jouer sur la corde sensible et sur les aspirations personnelles de leur nouvelle compagne de fortune...
La fille aînée Horlbar voyait d'un bon oeil la capture de cette humaine afin de pouvoir pavaner en public dans tout Menzoberranzan; et puis cela parviendrait peut être à lui faire oublier certains échecs des plus cuisants qui marquaient encore profondément Shinzenal. Notamment le viol qu'elle avait subi alors qu'elle était encore inconsciente...
Rien que d'y penser, la novice ne put retenir ses larmes de rage, de honte et de dépit qui l'affligeaient tant. Elle essuya ses paupières et tenta vainement de dissimuler son émoi et son désarroi.
°Décidément, je suis bien trop émotive° pensa t elle tout en essayant de chasser ses pensées tristes.

"Nous avons l'intention d'explorer cette cité en commençant par l'édifice central qui semble dédié à une divinité impie: Vhaeraun".

Marquant une courte pause elle poursuivit:
"Que savez vous faire d'ailleurs au juste à part combattre?"

Puis, la novice fixa du regard l'illithid pour savoir ce qu'elle pensait de la situation:
°Peut on avoir confiance en elle à votre avis ma chère?° demanda t elle.

P.S: 1D100: jet de bluff pour la promesse mensongère donner à Sihläryn: 76: pas terrible!

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'Dé dix' :

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Silhäryn fixait intensément l’elfe noire. Rien de ce que cette dernière lui disait, car elle s’adressait vraisemblablement à elle, n’avait le moindre sens pour elle. Elle crut reconnaître, malgré le débit d’élocution très rapide, quelque uns des mots qu’elle avait apprit avec son ancien guide. Mais mit dans le contexte de sa situation actuelle, ils ne voulaient rien dire pour elle.
Malgré tout, elle pu remarquer que son attitude vis-à-vis d’elle ne semblait guère agressive. Elle communiquait comme si la jeune femme pouvait comprendre ses paroles, et avoir un dialogue polie avec elle.
Sihläryn secoua la tête afin de lui signifier qu’elle ne saisissait pas le sens de ses mots.
Instinctivement, le dégoût qu’elle avait pu ressentir s’étant estompé, elle se tourna vers cet être qui ne pouvait être qu’un Illithid. Elle en avait entendu parler auprès des Drows, mais n’en avait jamais vu, et ce ne s’était pas imaginé à quel point leur apparence avait quelque chose d’extraordinaire. Méfiante, elle appréhendait la prochaine tentative d’intrusion dans son esprit, mais avait bien comprit que seul l’Illithid parviendrait à communiquer avec elle. Et dans sa position actuelle, il valait mieux qu’elle use de tous ses talents pour rester en vie le plus longtemps possible.

Les idées défilaient dans sa tête, toutes aussi irréalisables, mais toutes portées par le même espoir de s’en sortir saine et sauve. S’ils ne l’avaient pas encore tuée, c’est qu’elle les intriguait, au mieux, les intéressait. Et toutes ces questions posées les unes après les autres… Qu’espéraient-ils découvrir à son sujet ?
Tranquillement, elle s’assit sur son séant et sans détacher son regard de l’elfe, se remit debout. L’air était chargé d’électricité, celle que l’on ressentait comme si elle était tangible.
Sa passion pour le monde de la surface s’éveillait et elle savait qu’elle ne pourrait verrouiller l’accès de ses pensées à l’être tentaculaire.

Une autre gangue de glace et de feu s’introduisit dans son crâne, subtile mais envahissante au point qu’elle oblitérait tout autre pensée en elle.

¤¤ Vous allez nous suivre dans ces ruines que nous explorons. J'espère que vous avez votre utilité. Si vous savez quoi que ce soit sur ce lieu, ou si vous avez des compétences qui nous seraient utiles, alors vous n'avez rien à craindre. Dans le cas contraire, vous devrez vous préparer à vivre vos dernières heures. ¤¤

Tant de menaces en si peu de « mots ». Ainsi, ils comptaient l’utiliser à bon compte dans leur prochain périple. Quoi de plus normal en ces lieux des plus mortels ? Un bras armé de plus leur serait probablement plus utile que de la tuer.
Ses doigts se tendirent imperceptiblement dans ses poings fermés. Qu’attendaient-ils d’elle ? Une démonstration ? Un Aveu ?
Elle osa, d’un ton bien plus sarcastique qu’elle ne l’aurait voulut :

« Croyez-vous que je serais ici, si mes compétences n'étaient pas utiles ? »

"Non en effet et c'est bien pour cela que tu es encore en vie" répondit Shinzenal à Sihläryn.

Restait à régler la question de l'équipement: comment la captive pourrait elle se défendre si elle ne possédait la moindre arme? Cette question tourmenta l'elfe noire car les souvenirs douloureux liés à Medrawt étaient encore vivaces. La novice finit cependant par se résoudre à faire confiance à l'humaine en lui tendant ses armes tout en tremblant. Le désarroi et l'expression d'un profond traumatisme s'affichaient sans retenu sur le visage plus qu'empourpré de Shinzenal. Elle essaya de masquer son trouble par la parole et des mises en garde aussi maladroites que mal placées:
"Tassssez de ne pas nous décevoir ou vous le regretterez amèrement..."

Hâtivement, la future prêtresse toisa le temple de Vhaeraun: un grand bâtiment massif, rectangulaire mais pas très élevé. Une véritable hérésie aux yeux de Lolth et de surcroît si près de la capitale drow.
Ouvrant la marche, l'elfe noire se dirigea lentement vers le temple impie tout en adressant un message télépathique à sa compagne Iklaavatankar:
°Surveillez de près cette petite ingénue je vous prie, je ne pense pas qu'elle soit très dangereuse mais méfions nous tout de même.°

Arrivées face aux portes du temple, Shinzenal examina l'entrée: aucunes runes ou glyphes magiques de garde ne semblaient orner le fronton de l'édifice.
"Je vais ouvrir la porte, puis tu entreras la première" intima la fille ainée Horlbar à la prisonnière.

Lorsqu'elle toucha la porte en bronze du temple d'une simple petite pression, les deux portes grincèrent de façon assourdissante et s'ouvrirent ensembles comme par magie. L'intérieur était éclairé par des lueurs éternelles blafardes qui ne chassaient guère l'aspect austère et sombre du temple.
"BLASPHEME ET HERESIE" hurla Shinzenal en proie à une hystérie à peine contenu.

Ses deux compagnes, en un clin d'oeil, virent l'objet de la haine de la future prêtresse. Il s'agissait d'une grande fresque murale représentant un prêtre de Vhaeraun des plus charismatique, debout face à une jeune femme drow agenouillée devant lui. Les vêtements de la prêtresse déchue étaient en lambeau, son visage en larme et elle tendait en offrande son symbole religieux cassé en deux par une hypothétique puissance mystique issue de Vhaeraun. Cette représentation religieuse donnait la part belle au prêtre mâle du dieu de la fourberie qui toisait de façon condescendante l'adepte de Lolth brisée jusque dans sa foi.
Oubliant toute prudence, la future prêtresse fonça vers la fresque murale située sur le mur est du temple et commença et griffer de ses ongles les peintures odieuses qui insultaient sa foi. Elle griffa autant qu'elle le put le personnage abject qui dominait de manière figurative la prêtresse Lolthienne.
"Sale bâtard de rejeton de Vhaeraun. Je vais t'apprendre le respect moi".

Ses griffures réveillèrent la douleur de l'ongle cassé, mais cette fois, plus rien n'avait d'importance pour elle. Sa foi la plus profonde et la plus noble en Lolth était gravement menacée et même la douleur physique ne comptait plus désormais. Les éraflures commencèrent à entamer légèrement la fresque, mais l'image était toujours bien présente. Haletante, déchaînée, hystérique, Shinzenal s'acharnait sur la figure du prêtre. Elle aurait voulu détruire cette fresque, réparer le symbole de Lolth et faire payer de son courroux le créateur de cette abomination.
En état de furie, elle comprenait mieux les paroles de la yochlol liée à sa vision dans la caverne volcanique qui lui intimait d'être cruelle envers les habitants de Dralmet car ils le méritaient. Elle n'avait pas compris le sens de ses propos à son réveil, mais maintenant: elle voyait.
Une fois la fureur calmée, la fille aînée Horlbar se rendit compte qu'elle n'arriverait à rien de cette manière, si ce n'est d'afficher de façon ostentatoire sa dévotion à la sombre déesse mère. Elle comprit qu'il lui faudrait une masse ou quelque chose du même genre pour éradiquer complètement la représentation.
L'entrée des deux compagnes à l'intérieur du temple ne fut même pas remarquée par Shinzenal. Plus circonspectes et plus posées, les deux jeunes femmes purent s'apercevoir qu'un autel de basalte noir et gris existait au fond du temple; et curieusement un objet reposait sur cet autel: un masque gris avec des lanières argentées sur chacun des cotés. L'objet luisait fortement et une aura magique était même perceptible pour tous, y compris les non utilisateurs de magie profane ou cléricale.
Tout à coup, quelque chose d'anormal survint: car à peine sortit de sa fureur haineuse, Shinzenal vit que les portes du temple s'étaient refermées sans un bruit. A moins que les cris de rage de la novice n'aient couverts les grincements de la fermeture des portes. Restait à savoir si elles pourraient s'ouvrir de nouveau...
Constatant ce nouveau phénomène la novice exprima sa surprise et son désarroi:
"Mais enfin... mais que se passsse t il ici?"

Personne n'eut le temps de répondre à cette question. Les murs devinrent translucides et transparents mais laissant tout de même la représentation de la fresque encore bien visible pour Shinzenal! La novice ne put réprimer un rictus de haine qui frôlait la folie démesurée et qui la rendait particulièrement laide et grotesque en cet instant. Aucun commentaire ne s'échappa de sa bouche car la surprise était de taille: les ombres (une bonne cinquantaine) qui avaient commencées à encercler la ville de Dralmet s'étaient rapprochées du temple et l'encerclaient. Ils semblaient attendre quelque chose ou quelqu'un et nul doute que le temple était leur centre d'intérêt principal.
c'est alors que surgit de nul part d'autres formes plus petites et trapues qui eux aussi commencèrent à encercler le temple et du coup, par la même occasion, les ombres massées autour. Au bout d'un petit instant, Shinzenal put s'apercevoir de qui il s'agissait: des duergars: des nains gris réputés pour leur coté fourbe et maléfique. Eux en revanche se composaient d'une bonne trentaine de combattants armés de marteaux de guerre et de boucliers; la plupart portaient des armures en cuir tandis que d'autres affichaient de somptueuses cottes de maille.
Le masque quant à lui semblait intensifier la lueur magique qui émanait de lui comme pour avertir de la présence d'un danger imminent. Derrière l'autel, un pentacle à sept branches était dessiné sur le sol marbré et les rainures liées à sa représentation émirent une lueur magique étrange.

Sihläryn reste aussi impassible qu’il lui était possible de le faire, compte tenu de sa très dangereuse position, en écoutant sereinement l’elfe noire s’exprimer dans sa langue maternelle.
Certaines mots éveillaient en elle de fugaces souvenirs, mais sa perspicacité était entachée par des préoccupations quelques plus concrètes. L’Illithid ne se donnait pas la peine de lui adresse de connexion télépathique, afin de lui traduire les paroles de sa comparse, bien que cette dernière d’adressait manifestement à elle. Pure stratégie de la part de l’étrange créature ? Etait-ce dans l’intention de la déstabiliser ? La jeune femme ne savait réellement pas quelle contenance adopter, tout était si nébuleux qu’elle se sentait sombrer dans une toile molle d’incertitudes. Elle accepta de bonne grâce qu’on lui remette ses armes, sans comprendre le véritable sens de ce geste, et s’empressa de les remettre au fourreau, une ligne de désappointement à la commissure des lèvres. Après un bref signe de tête destiné à la Drow, elle se tourna à l’Illithid et se contente de l’observer durant quelques instants. Intensément, s’imprégnant de l’image de cet être. Elle entendit les propos de la prêtresse, et fut intriguée par un mot qu’elle parvint à reconnaître, qui se traduisait par « Surveiller ».
Elle n’en fut guère étonnée, la prêtresse ordonnant machinalement à son… subordonné d’Illithid de faire le sale boulot, pendant que cette dernière se mettait en marche, en tête de la procession, le port fier et arrogant, le fouet suspendu comme un signe distinctif de son statut. Sihläryn en apprenait d’avantage sur la société d’Ombreterre, avec ces deux là, que pendant le laps de temps où elle avait séjourné à Menzoberranzan . Les choses étaient complexes et pourtant si simples, aussi fluide que de l’eau.

Elles arrivèrent devant l’édifice. L’étudiant vaguement, Sihläryn gardait un œil sur ses deux compagnonnes, et les alentours immédiats. Elle n’avait aucune échappatoire, et n’était pas désespérée au point de s’attaquer à ses adversaires, dans une joute perdue d’avance. En réalité, le comportement de l’elfe était assez atypique, et suscitait bien des espoirs en elle. La remise de ses armes, les folles illusions qu’elle nourrissait envers sa « coopération » contrainte, son mensonge si évident.
Elle avait déjà eu affaire à de nombreux ennemis bien moins naïfs, selon ses propres critères, et se demandait d’ailleurs comment cette prêtresse avait pu gravir les échelons, dans une société aussi exigeante, et sans le moindre sens de la pitié.
Toute à ses pensées, elle entra dans le bâtiment, comme le lui avait ordonné l’Illithid par signe. Elle eu à peine le temps d’en franchir le seuil, qu’elle fut dépassée par la prêtresse, manifestement en proie à un intense déséquilibre émotionnel. Cette dernière avait fondu telle une furie sur une représentation mural, objet de toute sa haine et sa singulière fureur. Jamais encore, elle n’avait vu de Drow réagir ainsi, oublier toute contenance, toute maîtrise de sois, pour se laisser aller à sa fureur. Pas encore…

Une gangue télépathique fit soudain son apparition.

¤¤ Voici ce que l'on appelle un comportement de pur fanatique. ¤¤

Sihläryn ressentie presque une pointe de sympathie assez désagréable pour cette créature, tellement sa vision des chose se rapprochait de la sienne. Elle-même ne pouvait retenir un sourire désabusé en observant la pathétique scène, une représentation exagérée d’un comportement qui la dépassait totalement. Elle était au dessus de tout cela, nageait dans les sphère d’une autre réalité, et ne pouvait s’empêcher de se sentir totalement détachée, spectatrice inactive, devant une telle démonstration de piété. Le fanatisme, dans toutes ses formes, la révulsait. Elle ne faisait guère partie de ces gens qui vouaient toute leur existence à un être ou à tout autre culte. Durant sa courte existence, elle n’avait jamais pu compter sur autre chose qu’elle-même, et s’était faite à cette idée le plus naturellement du monde, comme s’il en avait toujours été ainsi. Une évidence. Peut-être, parfois s’était-elle laissée aller à quelque écarts, mais tout son cœur rejetait avec ardeur la scène qui se produisait devant-elle.

Un bruit attira leur attention, derrière elles. Les portes de la salle s’étaient refermées. Les murs avaient prit une teinte translucide, laissant entrevoir quelques silhouettes humanoïdes se rapprocher dangereusement des intruses. Quels piètres explorateurs ils faisaient ! Cette cité « abandonnée » ne devait certainement pas l’être, mais être bien gardée par des sentinelles chargées de surveiller les lieux et qui sait, peut-être de les protéger ? La roublarde ne pouvait qu’émettre de vagues suppositions, étant bien moins renseignée sur le sujet que n’importe quelle autre créature vivant dans les parages. Elle ne connaissait point ce culte, cette église, peut importe, et ne connaissait pas les intention majeurs de ses comparses sur ces lieux sacrés. Une belle boulette…

Elles s’agitaient, chacune à leur manière, et cherchaient désespérément un moyen de quitter ces lieux. Sihläryn, en revanche, affichait un calme des plus respectable, en de pareilles circonstances. En effet, elle entrevoyait chaque changement de situation comme une possible échappatoire. Elle connaissait les risques d’une telle attitude détachée, et savait qui se son utilité n’était guère satisfaisante, cela risquait fort de leur déplaire.
Il n’empêche que, devant le danger imminent, elle se doutait que les deux sombres créatures auraient d’autres préoccupation que celle de châtier leur prisonnière, ou même de se soucier d’elle.

Ainsi, ce fut avec nonchalance qu’elle amorça quelques recherches dans la pièce, juste à l’insant ou l’Illithid déclancha un mystérieux mécanisme, du moins si c’était elle, libérant un trou d’une profondeur insondable, en lieu et place du pentacle dessiné au sol.
Suspicieuse, Sihläryn observa tour à tour ses deux camarades, s’interrogeant sur les pensées que cette apparition suscitaient en elles.

Elle ne pu discerner qu’appréhension et questionnements, et elle-même n’en menait pas large.
Cependant, une petite voix intérieure, certainement celle de la raison, ou de la désolation, lui soufflait que c’était peut-être là sa chance. Elles n’avaient aucune échappatoire, et une grande menace était à leur porte. Dans aucun des cas, elle ne désirait rester dans cette salle et mesurer les probabilités de leur survie. Cette pièce ne pouvait représenter à elle seul la zone interne du temple, et aucune porte, aucune autre trappe n’était visible. Prendre du temps pour en détecter une autre était suicidaire, les assaillants ne tarderaient pas à trouver un moyen d’entrer dans le temple. A moins qu’ils ne soient les gardiens de ce lieu abandonné ? Mais pourquoi feraient-ils cela ?
Toute à ses spéculations, elle n’avait pas lâché le trou béant du regard, aucune d’elles n’avait esquissé le moindre geste. Pas même la prêtresse, qui était la plus à même d’explorer le tunnel, bénéficiant sans aucun doute de la capacité de léviter. Mais pour une raison inconnue à la jeune roublarde, elle ne se donnait pas la peine de l’utiliser. En était-elle incapable ?

Si les officiants du temple avaient imaginé ce tunnel, s’activant à un moment aussi crucial, ce n’était pas raison. Au bord du précipice, elle se laissa tomber dans les profondeurs obscures, les yeux clos, les poumons empli d’un air qui pouvait bien être le dernier. Pourtant, la peur avait déserté tout son être, ne laissant qu’un grain de liberté qui crût et emporta en elle toute angoisse. Elle s’élevait en même temps qu’elle sombrait. La chute dura bien quelques secondes, une éternité qui lui permit d’entrevoir ce à quoi l’infini pouvait bien ressembler dans l’esprit de celui ou celle qui le savait. Elle atteignit enfin le point de chute dans un roulé boulet totalement désarticulé, la certitude au fond d’elle qu’elle était en train de mourir, son corps et son esprit s’étant séparés l’un de l’autre, la laisse totalement désorientée et confuse.

En regardant derrière elle, s’aperçut alors, avec un soupir de soulagement d’une rare intensité, qu’elle venait de franchir un portail magique, une porte occulte permettant de traverser une distance quelconque par un point. Un mécanisme avait certainement du l’activer, lui permettant de quitter le temple assiégé en un seul morceau. Ne s’étant guère attendue à cela, ni à quoi que ce soit d’autre d’ailleurs, elle massa sa cheville endolorie, assise sur le sol en marbre d’un endroit qu’elle n’avait jamais vu, prenant tout à coup conscience de son corps qui lui irradiait des ondes de douleurs de plus en plus insupportables. Qu’en était-il de se compagnes ? La question eu à peine le temps de se former dans son esprit qu’une forme menaçante traversa le portail et fondit sur elle, dans un enchevêtrement de membres enlacés…

Edit : Si aucune de vous deux ne se décide à me rejoindre, j’éditerais la fin…

La situation devenait tendue et des choix cruciaux s'imposaient à tous. Shinzenal regarda en un rapide coup d'oeil le flageleur mental qui semblait aussi étonné qu'elle de la disparition de leur "prisonnière" et surtout, de son non retour...
Pas moyen donc de savoir ce qui se tramait derrière ce passage. De toute façon, dans le temple, l'attente n'était guère envisageable au vu des trop nombreux duergars qui rodaient dans les parages. Il fallait par conséquent trouver une solution rapide pour ne pas être capturées ou tuées par les nains gris.
La novice avisa mentalement Iklaavatankar de sa décision:
°Nous n'avons guère le choix, il faut traverser ce passage°

Prenant son courage à deux mains, elle empoigna son fouet et posa son autre main libre sur sa broche qui lui permettrait, en cas de mauvaise surprise, de léviter et par la même occasion d'éviter l'imminence du danger. Elle s'engouffra dans le faux pentacle et disparu en un éclair.
Aussitôt la jeune Horlbar fut toute perturbée par la noirceur de l'environnement ainsi que par la chute étrange qu'elle faisait entre deux mondes. Son pouvoir de lévitation via la broche familiale n'était d'aucune utilité dans cette tourmente sauf vers la fin du phénomène de téléportation ou elle put s'élever dans les airs pour éviter la créature volante qui tournoyait autour d'une proie en contre bas: Sihläryn...
Le fouet fut déployé car Shinzenal était absolument persuadée que la créature allait passer à l'attaque rapidement.
La vision de cette "horreur" fit frémir la future prêtresse car elle crut se souvenir de la caractéristique du monstre: une entité planaire assurément...
Que protégeait elle? Pourquoi était elle là? Mystère...
Quoiqu'il en soit, le combat allait s'engager et Shinzenal fit abattre son fouet sur l'immonde créature non sans réciter mentalement une petite prière à sa déesse Lolth pour s'attirer les bonnes grâces de la sombre mère durant le combat.
°Lolth teste moi° pensa la novice à l'égard de sa divinité exigeante.

P.S: nous allons imaginer que la créature possède 10 points de vie et qu'elle attaque 1 fois par round à 25% et qu'elle réalise 1D6 points de dégâts.

P.S: 1D100 jet d'attaque au fouet (j'ai fait 54 aux dés alors que j'aurai du faire 16 ou moins: c'est à dire en dessous de ma compétence fouet)
1D4 pour les dégâts éventuels si je touche (j'éditerai et mettrai à jour les PV de la créature si je parviens à la toucher. Je ne touche pas: toujours 10 PV)

Le membre 'Shinzenal Horlbar' a effectué l'action suivante : Dés du Destin

#1 'Dé dix' :

#1 Résultat :


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#2 'Dé Quatre' :

Totalement prise au dépourvue, Sihläryn exécuta un roulé boulé pour se dégager de l’emprise de la créature qui s’était jetée sur elle, ombre menaçante qu’elle n’avait pu identifier au sein du chaos. Cette dernière poussa un cri strident, écorché, aux notes de fond graves et profondes. Un bruit qui sonna comme une plainte torturée aux oreilles de la jeune roublarde. Se relevant d’une faible contraction des muscles de ses jambes, elle fit volte face, faisant voler ses longs cheveux derrière elle, tel un étendard. Elle eu à peine le temps d’apercevoir sa comparse Drow, fouet en joue, en train de bondir sur sa proie, que ses yeux s’ouvrir avec grande intensité à la vue de son agresseur.

La peau de la créature, qu’elle avait imaginé plutôt monstrueuse, était luminescente, tel un voile de lumière douce, et ses grâcieuses ailes lui faisaient comme un manteau de fourrure dans les tons brun foncé. Quelques tatouages sillonnaient sa peau, et ses yeux félins transperçaient la noirceur des lieux telle deux boules incandescentes. Elle n’était pas désagréable à regarder, bien au contraire, et Sihläryn du s’y reprendre à plusieurs fois avant que son regard et son esprit ne s’en détache, et qu’elle ne sorte son épée de son fourreau.

L’agile créature esquiva sans effort, son regard perçant braqué sur l’elfe noire, plus sinistre que jamais. A quelle race appartenait cet être, supposément un mâle à en juger son corps souple et musclé, sa mâchoire ferme… cette attirance presque hypnotique, qu’éprouvait Sihläryn en cet instant même, et ce dépit de devoir se battre contre cet adversaire si féerique.

Si le danger était si évident, pourquoi ne bougeait-elle pas, refusait-elle obstinément de prendre part au combat ? Une boule de matière noire se matérialisa entre les mains de l’ailé, ses doigts jouant des arabesques en son cœur. Ce dernier, malgré ce visage marqué par la hargne, avait une pointe de souffrance, dans cette expression aux traits tourmentés. La jeune femme remarqua alors pour la première fois les chaînes rouillées, les murs de pierre rugueux, la luminosité inexistante en dehors de cet être, les paillasses qui s’alignaient sur le sol… ce décors lugubre qui éveillait un sentiment bien familier en elle. Les estafilades infectées, sur son corps, où s’entremêlaient ses tatouages…

Quelque peu apeurée mais résolue, le roublarde rengaina et avança prudemment une main en avant, en signe d’apaisement, vers la créature planaire.

« Ne faites pas ça ».

La créature suspendit son geste, sans se rétracter toutefois, manifestement troublé par la présence des deux intruses, mais dont la haine si évidente semblait d’avantage dirigé, selon toute vraisemblance, vers la prêtresse de Lolth…

Shinzenal ne pouvait s'empêcher d'admirer le courage de sa compagne humaine Sihläryn. Il fallait vraiment être folle pour rengainer son arme et faire confiance à une créature hostile, inconnue et probablement dangereuse. Quelle raison pouvait bien la pousser à chercher le dialogue avec cette monstruosité? Et pourquoi se mettre ainsi en position de faiblesse tactique dans ce futur combat qui semblait imminent?
Toutes ses questions troublèrent la future prêtresse qui, elle de son coté, n'oubliait pas l'avantage qu'elle avait sur les autres de par sa broche de lévitation. Sans parler de son fouet: redoutable arme à distance au demeurant. Néanmoins, la sphère d'énergie magique qui émanait de la main de la créature pouvait signifier une menace potentielle mais la magie ne faisait point peur à la fille ainée Horlbar: les drows étaient naturellement résistant aux sortilèges.
Fière comme une matrone millénaire, Shinzenal rétracta son fouet et l'enroula rapidement pour en faire une boucle. Puis elle croisa les bras et regarda de manière hautaine la monstruosité qui se trouvait à quelques pas d'elle, espérant ainsi intimider son adversaire du moment.
D'ailleurs, la sphère noire demeurait statique entre les mains du démon ou du diable.
°Qu'est ce que cette créature et à quoi joue t elle ?° pensa Shinzenal.

Le décor extérieur n'intéressait pas la novice, elle se concentrait plutôt sur les vivants. Elle eut d'ailleurs une pensée pour Iklaavatankar.
°Le cône assourdissant du flagelleur mental serait le bienvenue dans ce type de situation°

Seulement, pas l'ombre d'une nouvelle présence en ces lieux. Iklaavatankar n'avait peut être tout simplement pas put passer le portail, ou elle les avait peut être tout aussi bien trahie en s'enfuyant, même si cela paraissait peu probable au vu du comportement de cette dernière.

Shinzenal décida de rompre la glace et proféra en commun des profondeurs:
"Comprends tu notre langue? Si oui: qui es tu et que fais tu là? Ou sommes nous?"

Comme toute réponse, Shinzenal crut percevoir une légère baisse d'intensité de la lueur noire entre les mains de la créature. Un signe d'apaisement finalement.
Tout en réfléchissant, la novice eut tout à coup un sursaut brutal malgré la lévitation qui la maintenait en l'air. Ses sortilèges de magie divine semblaient l'avoir quittés mystérieusement, sans explication.
Etait ce la zone qui provoquait cela? La créature? Lolth elle même qui l'aurait abandonnée?
Cette dernière pensée terrorisa Shinzenal qui ne put s'empêcher de blêmir et de trembler de tout son être.
°Lolth m'abandonnerait ici... et au plus mauvais moment...°

La réponse de la créature glaça encore plus le sang de la drow. "Je suis Riol' Dralmeth roi de cette cité. Prosternez vous devant votre souverain."

Habituellement, Shinzenal aurait rit aux éclats, mais là avec la perte d'une partie de ses pouvoirs magiques, elle préféra restée prudente.
"Je croyais que les Dralmeth étaient des elfes noires, or, tu n'as rien d'un drow. Qu'es tu d'ailleurs exactement?"

En guise de réponse, la sphère noire s'intensifia et gagna en volume, signifiant que la créature souhaitait être obéit promptement. Shinzenal ne savait plus que faire, perdue par toutes ses aventures, péripéties et déboires multiples depuis le début de l'expédition.
Tout ceci portait à croire que la créature était folle et orgueilleuse ou alors terriblement consciente de sa puissance et de la faiblesse de ses "hôtes."

"Sauf votre respect puissant monarque, votre cité est en ruine et vous gouvernez des ombres et des duergars qui passent leurs temps à encercler un temple de Vhaeraun" dit Shinzenal prudemment pour inciter à la diversion, gagner du temps tout en espérant que ses deux compagnes lui viennent en aide.

Shinzenal ne quittait pas des yeux la créature étrange et encore moins la sphère noire qui sortait de ses mains. Elle décida donc de tenter un coup de bluff. Après tout les drows étaient résistants à la magie...
Elle rangea son fouet à sa ceinture et croisa les bras en signe d'apaisement et d'attente narquoise avec un sourire moqueur aux lèvres: l'air de dire: °Et bien va y si tu l'oses...°
La future prêtresse jugeait bon de se comporter ainsi car cela ne faisait qu'affirmer la supériorité des elfes noirs tout en impressionnant l'adversaire.
Il fallait juste espérer que la créature en face d'elle ne dispose pas de pouvoirs majeurs capable de la terrasser. Mais son instinct lui disait le contraire, car à près tout, si cette chose était si forte que cela, elle aurait attaqué depuis bien longtemps. L'hésitation de son adversaire trahissait une faiblesse quelque part et Shinzenal tenta de déstabiliser encore plus son adversaire.
"Si j'étais toi je ne ferai pas cela... "

Cette phrase énigmatique ferait réfléchir un moment l'adversaire et permettrait de gagner du temps pour attendre l'arrivé du flagelleur mental et de ses pouvoirs;
"Et bien que comptes tu faire maintenant? Rester planté là en attendant que l'ombre-terre s'écroule?"

Shinzenal récitait mentalement une prière à l'attention de Lolth pour qu'elle lui donne la force, la ruse et la malice nécessaire pour triompher de son adversaire.
Son corps en lévitation était un avantage indéniable dont elle profitait à merveille. Elle commença lentement à se déplacer vers la seule compagne rescapée de l'expédition: l'humaine découverte dans la cité de Dralmet.